





Les lumières de Noël, encore cette année, seront quelque peu assombries par une pandémie tenace. Cependant, l'Avent et la fête de Noël, habillée de ses brillantes couleurs, nous invitent à ne pas perdre espérance.

Il y a un an exactement, le 28 septembre, mourait dans des circonstances tragiques à l’hôpital de Joliette, à 37 ans, une mère de 7 enfants : madame Joyce Echaquan, Atikamekw de Manawan. Nous nous souvenons de la profonde douleur que ce décès, qui aurait pu être évité, a causé aux membres de sa famille, à la communauté qui la chérissait et à l’ensemble de ses frères et sœurs autochtones.

Le 21 juin, nous célébrons la Journée nationale des peuples autochtones. C’est un moment idéal pour prendre la mesure de l’apport de nos frères et sœurs autochtones à la vie de nos sociétés.

Parlant de son premier jour de travail, mon fils me dit, en toute simplicité : « Je vais prendre le transport en commun, parce que, dans le quartier où je dois aller, il y a pas mal d’itinérants et j’ai un peu peur pour mon vélo. » Ces propos me donnent l’occasion d’entamer un petit sermon sur les préjugés. « Pourquoi crois-tu que ton vélo est plus à risque dans ce quartier plutôt que près de chez nous ? » Sans vraiment argumenter, il s'est défilé. Le préjugé est tenace en lui, et il choisira quand même le bus.

À Kuujjuaq, c’est l’aube au moment où j’écris ces lignes, censées conclure une réflexion tripartite sur la mission (voir partie 1 et partie 2). Baignée dans les premières lueurs de ce jour nouveau, alors que la maisonnée est encore endormie, je contemple le village et, derrière, la rivière Koksoak encore gelée. Le territoire, appelé nuna par le peuple inuit, s’étend à perte de vue1.

L’horizon est large dans la toundra. Le regard porte loin et celui de Joséphine Bacon, à qui est consacré le magnifique film Je m’appelle humain de la réalisatrice Kim O’Bomsawin, plus loin encore. Réflexion sur la poésie, les trilles et l'écoute à l'occasion de Pâques.

« La vie est difficile », affirme Scott Peck à la première phrase de son livre Le chemin le moins fréquenté, paru en 1978. On ne peut le contredire cette année. La pandémie s’est ajoutée aux guerres, à la famine, aux ouragans dévastateurs, à la violence conjugale, à la pauvreté, aux migrations forcées et aux autres maladies qui n’ont pas pris congé... Au cœur d’une période aussi difficile, avons-nous le droit de fêter Noël? Cette même question m’a hantée en décembre 2012, au moment où je m’apprêtais à célébrer Noël dans la communauté anishnabe de Lac-Simon, en Abitibi. Laissez-moi vous raconter…
