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Découvrir la présence autochtone à Québec et à Wendake avec René Gilbert comme guide touristique

En cette semaine de relâche où les activités se font rares, Mission chez nous vous propose de découvrir la ville de Québec et Wendake d’une manière des plus originales. Avec comme guide touristique René Gilbert, qui a fait paraitre un ouvrage instructif et divertissant il y a quelques années – Présence autochtone à Québec et Wendake (Québec, Éditions GID, 20101, 189 p.) –, le temps est aux ballades et aux découvertes à l’extérieur! Motivé par un intérêt manifeste pour les Autochtones, l’auteur recense leurs influences et leur héritage dans la ville de Québec et ses environs.

René Gilbert, qui souhaite montrer tout l’apport des Premières Nations dans sa ville natale, a construit son ouvrage à l’image d’un guide touristique. Cet outil permet aux lecteurs de pénétrer dans les sentiers d’une présence autochtone en milieu urbain2, où passé et présent marquent le pas pour l’avenir, dans une mémoire toujours vivante et florissante. Il va sans dire qu’une part importante de l’ouvrage est tributaire des Hurons-Wendats, mais au détour de l’histoire, on y révèle des faits moins connus. Entre autres choses, notons que Louis Riel, le chef des Métis de l’Ouest du Canada, est interné à l’asile d’aliénés de Beauport sous le nom de Louis Larochelle en 1876. Soulignons également la présence d’une fosse commune pour les Inuits décédés de la tuberculose et inhumés entre 1948 et 1975 au cimetière Mount Hermon à Sillery, une tragédie à ne pas oublier et que rappelle ainsi l’auteur René Gilbert :

La fosse commune d’Inuits décédés de la tuberculose

Cimetière Mount Hermon à Sillery, 1801, chemin Saint-Louis

En bas de ce cimetière, à droite près de la côte de l’église, reposent dans une fosse commune environ cinquante Autochtones, dont des Inuits provenant du Nunavik et des Territoires du Nord-Ouest, ainsi que des gens des Premières Nations. Ces personnes sont décédées des suites de la tuberculose qu’elles tentaient de soigner au sanatorium de l’hôpital Laval à Sainte-Foy. Parmi ces Autochtones, dix-neuf Inuits du Nunavik reposent en paix dans cette fosse commune. Le 1er octobre 2003, les Inuits du Nunavik ont tenu à commémorer leurs morts en érigeant un petit inuksuk sur les lieux et en apposant à côté une plaque trilingue (inuktitut, anglais et français) qui se lit comme suit : À la douce mémoire des Inuits / ici inhumés entre 1948 et 1975.

(Exemple d’une des entrées de l’ouvrage, p. 83)
.

Le livre est divisé en deux sections, la première partie, très succincte, effectue une présentation historique de la fin de la dernière période de glaciation jusqu’au XXIe siècle. L’ensemble tient sur sept pages, et ce, malgré une préhistoire qui se joue sur des sites hypothétiques et un trou historique de soixante-cinq ans entre la dernière visite de Cartier à Stadaconé et la fondation de Québec par Champlain : un défi d’exhaustivité insurmontable! Cela dit, ce court exposé sert principalement d’introduction pour la seconde partie qui est le cœur et l’intérêt de la présente publication. Véritable guide de terrain, l’auteur répertorie l’ensemble des signes et des manifestations représentatifs du paysage autochtone de la ville de Québec, de Wendake et des sites en périphérie de ces centres. L’ensemble met de l’avant autant les lieux, les monuments, les rues, les événements historiques que les organismes et les artistes, tels que le Buffalo Bill Wild West Show de passage à Québec le 24 juin 1897, la disparition du mât totémique Le nid de l’aigle qui a vécu une partie de son existence au Jardin zoologique de Québec, en passant par la petite histoire des principales maisons du Vieux-Wendake.

Parmi quelques sites ou éléments qui peuvent susciter particulièrement la curiosité, et qu’on pourrait découvrir au cours d’une journée, mentionnons aussi :

L’entreprise se termine par une liste détaillée de repères chronologiques, un lexique en langue wendat et une bibliographie. À l’instar des guides verts et d’autres collections de livres pour le voyageur, la publication de René Gilbert fait bonne figure. À mettre entre les mains de toutes les personnes qui voyagent dans la Vieille Capitale, mais également et surtout de celles qui vivent sur ce territoire, et qui ne connaissent souvent qu’une partie de son histoire.

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