Le mardi 25 octobre dernier étaient annoncés les grands gagnants des prix littéraires du Gouverneur général 2016. Fait intéressant, parmi les lauréats 2016 figurent deux titres touchant les Autochtones : Amérindia : Essai d’ethnohistoire autochtone de Roland Viau (catégorie Essai) et La destruction des Indiens des Plaines : maladies, famines organisées, disparition du mode de vie autochtone de James Daschuk, traduit par Catherine Ego (catégorie Traduction en français).
Voici une plus ample description des deux livres gagnants :
- Amérindia : Essai d’ethnohistoire autochtone de Roland Viau (Presses de l’Université de Montréal, 2015)
« De nos jours, on ne défend plus l’idée que les peuples autochtones conquis et colonisés étaient sans culture ou sans histoire, tout en reconnaissant néanmoins que leur histoire était obscure et leur univers culturel opaque pour les premiers voyageurs européens. Roland Viau écrit ici la rencontre entre l’Europe et l’Amerindia en donnant la parole à l’Autre. Sa perspective est globale, proche de la world history – symbiose entre les disciplines de la mémoire: ethnologie, histoire et archéologie – et loin de la vision d’un monde façonné par le seul Occident.
« Sans poursuivre le procès d’intention fait aux colonisateurs de l’Amérique du Nord, l’auteur dresse un portrait saisissant des Autochtones à travers le récit de leurs traditions orales, leurs cosmologies et leurs mythes. Il nous invite à penser le monde dans sa longue durée et dans la compréhension des relations souvent conflictuelles entre les sociétés dominantes du Nord et les nations encore globalement dominées du Sud.
« Roland Viau est chercheur-enseignant au Département d’anthropologie de l’Université de Montréal et a publié, entre autres choses, cinq essais anthropologiques et historiques, dont Enfants du néant et mangeurs d’âmes, Prix du Gouverneur général, et Du pain et du sang. Les travailleurs irlandais et le canal Beauharnois paru aux PUM en 2013. » (Quatrième de couverture)
Commentaire du jury
« Dans Amerindia : essais d’ethnohistoire autochtone, Roland Viau présente une vision non linéaire et non hiérarchisée des relations entre les Autochtones et les colonisateurs et les resitue dans le contexte de l’évolution des civilisations. L’auteur y développe une méthode novatrice qui lui permet de relire les traces historiques en donnant la parole à l’Autre. » (Tiré du site des Prix littéraires du Gouverneur général)
- La destruction des indiens des plaines de James Daschuk – traduction de Catherine Ego (Presses de l’Université Laval, 2015)
« Pour les premiers habitants des Plaines, le « rêve national » de sir John A. Macdonald a tourné au cauchemar. Le Canada actuel continue d’en payer le très lourd tribut : en matière de richesse et de santé, un gouffre sépare Autochtones et Allochtones; le racisme, les différends et les malentendus continuent par ailleurs de les opposer.
« « Voici servi sur un plateau d’argent par l’historien James Daschuk de l’Université du Manitoba, La destruction des indiens des plaines. Horrible constat où se succède des méthodes génocidaires comme des famines préméditées dignes de ce que Staline fera plus tard pour exterminer les ukrainiens. De grands chapitres sont consacrés entre autres aux maladies apportées par les blancs dont la variole, si dévastatrice. On comprend mieux au final, les revendications légitimes de ces peuples fondateurs brimés. » Culturehebdo.com, décembre 2015
« « Une histoire indispensable à connaître. » – 12 lectures pour plonger dans l’univers autochtone, Les Libraires, numéro 93
« « Ce livre est un véritable tour de force. La destruction des Indiens des Plaines s’impose comme un ouvrage historique incontournable et courageux. » Elizabeth A. Fenn, auteure de Pax Americana.
« « En produisant un livre bien documenté qui jette la lumière sur les moyens brutaux par lesquels la bourgeoisie canadienne a consolidé son État et le legs persistant de ce crime, Daschuk contribue à une meilleure compréhension d’une période historique importante qui reste largement inconnue. La destruction des Indiens des Plaines mérite un vaste lectorat. » Janet Browning, World Socialist Web Site » (Tiré du site des Presses de l’Université Laval)
Commentaire du jury
« Avec brio, souplesse et une remarquable clarté, Catherine Ego a su rendre de manière experte toute la richesse de l’essai capital de James Daschuk. Sa traduction, La destruction des Indiens des Plaines, met en relief de façon éclairante le propos de l’auteur jusque dans ses moindres détails. » (Tiré du site des Prix littéraires du Gouverneur général)
Bref, ces deux titres contribuent donc à ce que notre pays reconnaisse les douleurs infligées aux Autochtones en rétablissant la vérité des faits. Ils poursuivent le chemin conduisant à une véritable réconciliation. Bref, ces livres doivent faire partie de nos prochaines lectures, car elles pourront sûrement nous aider à mieux connaître et comprendre nos frères et sœurs autochtones.