Le 27 mai dernier, nous apprenions que les dépouilles de 215 enfants avaient été retrouvées sur le terrain de l’ancien pensionnat autochtone de Kamloops, sur le territoire de la Première Nation Tk’emlúps te Secwépemc. Cette nouvelle a bouleversé l’équipe de Mission chez nous, tout comme l’ensemble de la population canadienne. Depuis cette découverte, les commémorations se succèdent partout au pays afin de faire mémoire de ces enfants. Nous avons cru bon donner quelques échos de commémorations qui ont eu lieu au Québec.
Le 31 mai dernier, M. Brian McDonough, membre du comité consultatif de Mission chez nous, s’est rendu à Kahnawake, devant la mission Saint-François-Xavier. Comme à plusieurs autres endroits au pays, de nombreux souliers et objets étaient disposés devant l’église de la communauté Kanien’kehá:ka (mohawk). « La présence de tant de souliers fait référence à l’exposition qui avait traversé le Canada pour honorer la mémoire des femmes et des filles autochtones assassinées ou disparues, précise Brian McDonough. Dans la culture mohawk, la personne qui vient de décéder reçoit une nouvelle paire de mocassins pour la guider lors de son voyage vers le ciel. » Des enfants étaient sur place; leur génération pourra ainsi perpétuer encore longtemps le souvenir de ces événements.





Une photo nous a également été transmise par Nataly Wabanonik, de la communauté anicinabe de Lac-Simon, et sœur Renelle Lasalle, missionnaire à la retraite. Devant l’église de la mission Saint-Georges de Lac-Simon, où une autre commémoration a eu lieu, on peut apercevoir Monique A. Papatie, Charles Babin, Madeleine Wabanonik, Pierre et Jeannette Papatie.
Rappelons que le pensionnat de Kamloops était en activité entre 1890 et 1969. Le gouvernement fédéral a repris l’établissement de l’Église catholique et l’a utilisé comme école de jour jusqu’à sa fermeture en 1978. Cet établissement était le plus important du système des pensionnats autochtones au pays. Comme le souligne Mgr Richard Gagnon, archevêque de Winnipeg et président de la Conférence des évêques catholiques du Canada, dans une déclaration diffusée le 31 mai, ces événements font « ressurgir des traumatismes dans de nombreuses communautés à travers ce pays. Honorer la dignité de ces petits qui ont perdu leur vie exige que la vérité soit mise en lumière ». De leur côté, les évêques catholiques du Québec « encouragent tous les efforts pour que la vérité soit faite sur notre histoire commune. C’est à cette condition indispensable que les familles et les communautés éprouvées pourront aspirer à la paix et que la véritable réconciliation pourra se réaliser. » (Lire le communiqué de l’AECQ)
L’archevêque de Montréal et président de Mission chez nous, Monseigneur Christian Lépine, a présenté ses excuses aux communautés autochtones, le 11 juin, lors d’une messe célébrée à la mémoire des enfants autochtones qui ont perdu la vie dans les pensionnats. Vous trouverez ici le texte de ces excuses.
Ces images, ces déclarations et ces gestes de commémoration nous invitent à honorer tous les enfants décédés dans les pensionnats autochtones. Cet indispensable travail de mémoire nous appelle à écouter la parole de nos frères et sœurs autochtones, à la recevoir avec humilité et, surtout, à y prêter foi. Nous devons nous mettre au service des victimes, des familles et des communautés touchées, porter particulièrement attention à leurs besoins.
Enfin, que nos pensées, nos prières, nos gestes de solidarité et nos actions convergent afin de soulager la douleur de nos frères et sœurs autochtones.
Une ligne téléphonique bilingue d’aide aux anciens des pensionnats autochtones et aux personnes touchées par les pensionnats offre un soutien psychologique et fournir des références pour l’obtention d’aide. Elle est disponible 24 heures sur 24 au 1 866 925-4419.
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1 Commentaire
Rénald Therrien
Je compatis avec les communautés autochtones que je considère comme mes frères. Je suis honteux d’être Canadien aujourd’hui. Ça m’émeut profondément du sort et des sévices qu’ils ont endurés. Ça m’attriste aussi de voir la lenteur, des gouvernements et de l’Église et ses responsables, à poser les gestes de pardon pour ce qu’ils ont causé. En soutien pour eux je m’efforce de faire comprendre à mon entourage toutes les valeur que nous avons à accueillir nos frères des Premières Nations et leur culture. Culture d’une richesse encore mal comprise de trop de gens. Simplement, pour terminer, leur dire que je les aime très fort et que je suis de tout coeur avec chacun d’eux, chacun d’elles. Vous êtes d’une résilience que je peine à comprendre. Je vous aime d’avantage pour ça. Merci pour ce que vous nous apporté.