Lorsqu’on parle de réconciliation, Viviane Michel, qui a été à la tête de Femmes autochtones du Québec, répond que nous en sommes encore loin. Aux yeux de cette Innue engagée, la véritable rencontre entre autochtones et non autochtones reste à faire : « Il faut s’asseoir ensemble autour du feu, un thé chaud à la main, et enfin se parler. »

Avec cette image du feu et du cercle, Mme Michel ne nous convoque pas ici à un débat. Elle nous rappelle plutôt l’importance d’aborder la réconciliation à partir d’un autre lieu afin que nous osions entrer pleinement – corps, cœur et esprit – dans un espace de partage et de transformation. Celui-ci nous permettra d’apprendre à écouter la vérité de l’autre. Alors, un horizon de réconciliation pourra s’ouvrir.
Le 30 septembre prochain est donc un moment privilégié pour entrer dans ce cercle. Partager le thé et la chaleur du feu permet de nous décentrer, de ralentir le rythme et, ainsi, de vivre une rencontre authentique. La quête de vérité ici est une mise en relation, malgré les blessures du passé.
Le christianisme ne propose-t-il pas un changement de perspective où la vérité s’établit dans la justesse des relations? La vérité se vit dans la compassion et l’ouverture à l’autre. Il ne s’agit pas de défendre sa propre vision du monde, mais d’accepter de la voir se transformer au fil des rencontres afin de marcher ensemble vers un horizon commun.
« La vérité vous rendra libres », dit Jésus. Et cette liberté en est une qui restaure la relation, notion qui est aussi au cœur de la vision du monde des Premiers Peuples : relation à soi, aux autres, au territoire, au vivant et au Créateur.
Bonne Journée nationale de la vérité et de la réconciliation (et bonne Journée du chandail orange à la fois)!
L’équipe de Mission chez nous
Ce texte est paru au départ dans l’édition mensuelle du Prions en Église de septembre 2022, p. 178.
Photo : Zineddine Dehar/Unsplash