De bien bonnes nouvelles
En juin dernier, Marilyne et Jonathan, un jeune couple originaire de Québec, ont voulu rencontrer Mission chez nous avant d’entamer une grande aventure. Ils nous ont annoncé avec enthousiasme qu’après mûres réflexions, et à la suite d’un appel intérieur profond, ils se préparaient à partir en mission avec leurs deux enfants à Kuujjuaq et à prendre en quelque sorte la relève des responsables de la mission catholique du lieu. Nous avons été très émus de les entendre nous raconter leur cheminement et de constater la sincérité de leur engagement. À leur tour, ils ont été très heureux de sentir notre appui.
Partager une expérience
Aussi, ils n’ont pas hésité à accepter notre demande : celle de bien vouloir partager régulièrement avec nos lecteurs et lectrices, c’est-à-dire une fois par trimestre, leur expérience concrète durant leur séjour auprès de nos frères et sœurs de Kuujjuaq : adaptation, insertion dans la communauté, difficultés, élans, découvertes, rencontres, solidarités, etc. Nous les remercions grandement de leur générosité. Aujourd’hui, nous sommes donc très excités de vous annoncer cette belle collaboration et de publier leur première lettre sur notre blogue.
Soutenir leur engagement
Nous vous encourageons donc à revenir régulièrement sur notre site Web pour prendre de leurs nouvelles. De plus, ils seront très heureux, certainement, de lire vos commentaires au bas de la page. N’hésitez pas à leur apporter votre soutien et à leur manifester votre solidarité pour qu’ils puissent poursuivre si généreusement leur engagement auprès de la communauté de Kuujjuaq.
Leur première lettre nous livre le cheminement qu’ils ont fait jusqu’à leur arrivée à Kuujjuaq. La voici donc.
1er janvier 2017, Quartier Saint-Roch, Québec
Une nouvelle année qui commence pour notre petite famille ! Parmi les souhaits de l’année que nous nous échangeons, celui de s’ouvrir à l’inédit de Dieu… et d’oser y plonger! Il faut dire que depuis quelques mois, notre couple est engagé dans une démarche d’Exercices spirituels; cela nous met plus particulièrement en position d’écoute et de veille pour percevoir où le Bon Vent de l’Esprit veut bien nous entraîner. L’appel du grand large se fait entendre, pas nécessairement pour quitter Saint-Roch et Québec. De fait, les relations et les engagements dans ce milieu nous font vivre profondément. Cependant, nous sommes travaillés par un désir de vivre plus radicalement à la manière de Jésus humble et pauvre, selon nos appels personnels et celui de notre couple !
4 février 2017, 17h, Quartier Saint-Roch
Nous recevons un appel du père Dion o.m.i., qui a vécu près de 60 ans auprès des Inuit du Nunavik1 et que nous avions rencontré quelques années auparavant. Il nous informe que les responsables de la Mission catholique de Kuujjuaq vont quitter en juillet et, du même coup, nous demande si ce projet pourrait nous intéresser. Quel appel surprenant, qui réveille soudainement en nous le rêve porté longtemps d’aller dans le Nord rencontrer les communautés inuites… Rêve qui, malgré tous nos efforts, n’avait jamais pu voir le jour !
4 avril 2017, Rôtisserie Saint-Hubert, boulevard Hamel, Québec
Après tout un processus de discernement, le fruit est mûr : nous prenons la décision de quitter Québec pour nous engager comme responsables de la Mission catholique de Kuujjuaq. Nous annonçons notre décision à nos garçons, Alexis (5 ans) et Nicolas (3 ans), autour d’un bon repas au St-Hubert, sans contredit leur restaurant favori ! Ils accueillent avec enthousiasme ce nouveau projet pour notre famille, qui résonne dans un imaginaire déjà bien présent chez eux du fait de notre attrait pour le Nord et les Inuit… « Ça va être comme une aventure en famille ! » : quelle joie d’entendre cette réaction de la part de notre aîné.
Bien entendu, cette décision comporte aussi bien des déchirements… Quitter nos familles, notre quartier et ses gens,… Quitter aussi nos milieux de travail et les personnes avec qui nous travaillons : la Maison des Enfants pour Jonathan, le Centre Manrèse et le Centre Agapê pour Marilyne… Mais, nous sentons que cette décision est fondée solidement et qu’elle sera porteuse de vie pour toute notre famille. Oui, nous avons le goût d’aller au bout de ce rêve qui nous habite depuis si longtemps et de répondre à un appel de l’Église de Kuujjuaq. À la lumière du mandat que nous confie Mgr Gilles Lemay, nous percevons ce projet missionnaire comme un espace privilégié de créativité, de partage et de rencontres. Nous sautons dans l’Inconnu, mais confiants.
4 août 2017, Maison de la Mission catholique, Kuujjuaq
Les derniers mois ont été chargés, à tous points de vue ! Déménagement, préparations du départ, rencontres avec les amis et la famille. À travers toutes ses activités, nous avions à cœur d’aller visiter le père Dion, figure inspirante pour nous, grâce à qui cet appel nous est parvenu. Plus profondément encore, cette visite nous permettait d’honorer l’héritage qui nous porte et dans lequel nous nous inscrivons bien humblement.
Kuujjuaq, nous y voici ! Les lieux que nous découvrons nous racontent des bribes de cette histoire de l’Église catholique au Nunavik. Ils portent la mémoire de tant de personnes qui ont profondément aimé ce territoire et ses habitants : P. Schneider o.m.i., P. Lechat o.m.i., P. Baril o.m.i., P. Dion o.m.i., F. Poupou o.m.i., Diane et Jean-Marc avec leurs enfants, Raymonde, Robert et Judith…
Nous nous inscrivons dans leur sillon.
Le chapitre que nous écrirons ici sera sans doute différent du leur. Mais nous demandons la grâce qu’il soit porté par le même amour et rayonnant de la même joie.
Marilyne et Jonathan
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1. Voir HACHÉ, Raymonde, Jules Dion : Cinquante ans au-dessous de zéro, Québec, Marquis, 2005.