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Laura Niquay : à la recherche de la lumière

Laura Niquay a été la première Atikamekw à participer aux Francofolies de Montréal, en 2012, lançant par la suite un premier album en 2015. Depuis, elle joue le rôle de modèle pour les femmes et les jeunes de sa nation. Avec l’album Waska Matisiwin («cycle de vie» en langue atikamekw), paru au printemps 2021, elle voit sa notoriété grandir, et de nouveaux publics tendre l’oreille. Avec sa douce voix sablée, Laura Niquay nous parle d’elle, de sa famille, de sa communauté.

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La première chose qui nous happe lorsque l’on écoute l’album Waska Matisiwin de Laura Niquay, c’est le caractère apaisant de sa voix, autant dans les pièces plus folk que dans celles qui sont ancrées dans le rock. Une voix enveloppante, réconfortante, alors que la vie de cette artiste atikamekw qui a grandi à Wemotaci, communauté située à 115 kilomètres de La Tuque, a été jusqu’ici tout sauf un long fleuve tranquille. D’ailleurs, la guitariste parle de Waska Matisiwin comme de l’album de la résilience. Il faut dire que cette autrice-compositrice-interprète se voit comme une «ouvreuse de portes», comme «la messagère qui raconte le beau comme le difficile, celle qui souhaite partager et sensibiliser» (Radio-Canada).

Autre élément fascinant : alors que cet album est entièrement chanté en atikamekw, on se surprend à «ressentir» le propos de l’artiste, à percevoir ce désir de lumière, d’espoir. D’ailleurs, Wactenamaci, titre de la première pièce de l’album, signifie «Illumine-moi». Cette lumière vient notamment des aînés, de celles et ceux qui nous ont précédés. C’est ce que dit en substance la pièce Moteskano (Les sentiers de nos ancêtres). Et il y a ce désir de transmettre, bien présent chez Laura Niquay. Son choix, notamment, de chanter en atikamekw l’illustre parfaitement. L’artiste s’est entourée d’aînés et de technolinguistes pour écrire les douze chansons qui forment cet album, dans un souci d’amener dans les oreilles des jeunes de sa nation une langue soignée qui, bien que relativement en santé lorsqu’elle est comparée à la situation d’autres langues autochtones, reste fragile.

Cet album parle de prévention, de persévérance, de guérison. D’ailleurs, cette guérison ne saurait faire l’économie du spirituel et de la connexion avec la nature. Cette dimension spirituelle est perceptible notamment dans l’intégration, dans quelques chansons, du tambour, des chants traditionnels, du «ton pow-wow», comme le dit elle-même Laura Niquay (La Presse).

Un album magnifique, maîtrisé, qui nous permet d’accéder à l’univers et à la vision du monde d’une artiste sensible à la rencontre, au dialogue, au métissage.

On peut écouter l’album Waska Matisiwin en ligne gratuitement
sur la plateforme musicale Nikamowin.

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