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Le droit au froid : entrevue de Mario Bard avec Mme Lisa Koperqualuk

Mario Bard, à l’occasion de l’émission radiophonique Questions d’aujourd’hui diffusée le 11 février 2019, et en reprise les jours suivants, a reçu en entrevue Mme Lisa Koperqualuk, présidente du Cercle circumpolaire inuit Canada, à propos du livre Le droit au froid de sa collègue Sheila Watt-Cloutier. Une entrevue essentielle.

Laudato Si’, l’encyclique vedette du pape François, est claire : les changements climatiques constituent un élément incontournable pour les catholiques. Ils sont réels et l’être humain en est en grande partie responsable. François se réfère même au patriarche œcuménique Bartholomée pour appuyer ses dires (numéro 8). Les peuples du Grand Nord voient d’ailleurs ces changements bouleverser directement leur mode de vie. Sheila Watt-Cloutier – sélectionnée pour le prix Nobel de la paix en 2007 –, elle-même originaire de Kuujjuaq, aborde cette question dans son livre Le droit au froid. Si le propos peut énerver bien des Québécois qui rêvent du sud pendant toute la saison froide, il est essentiel pour comprendre que la quête de la richesse infinie d’une infime partie de l’humanité – la plus riche – met en danger le mode de vie d’autres peuples.

« Il [existe] une autre façon de plaider pour la protection de notre planète: exiger de la communauté internationale la reconnaissance du bien-être environnemental comme un droit humain fondamental. Sans la jouissance d’un climat stable et sécuritaire, les peuples ne peuvent exercer leurs droits économiques, sociaux et culturels. Pour les Inuit, comme pour nous tous, c’est ce que j’appelle « le droit au froid ».

« Cette formule singulière du « droit au froid » concentre bien tout l’esprit de la lutte que Sheila Watt-Cloutier a menée durant plus d’une vingtaine d’années sur la scène internationale pour faire des changements climatiques un enjeu de droits humains. C’est d’ailleurs sous sa présidence au Conseil circumpolaire inuit qu’une pétition en ce sens a été déposée en 2005 auprès de la Commission interaméricaine des droits de l’homme, la première action juridique internationale du genre. Comme la culture et l’autonomie économique des Inuit sont tributaires du froid et de la glace, le réchauffement planétaire d’origine anthropique constitue une négation de leurs droits sociaux, culturels et sanitaires. « L’impact des changements climatiques sur l’Arctique est un signe précurseur de ce qui attend le reste du monde », dira-t-elle.

« De son enfance à Kuujjuaq, dans le nord du Québec – à une époque où la culture inuit traditionnelle du transport en traîneau à chiens et de la chasse sur glace était encore dominante –, à son engagement pour l’environnement dans les instances internationales, Le droit au froid est le récit d’une femme inspirante, devenue un modèle de leadership pour le XXIe siècle. » (Quatrième de couverture)

Écouter l’entrevue.

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