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Nauetakuan, un silence pour un bruit

Recension du livre Nauetekuan, un silence pour un bruit de Natasha Kanapé Fontaine (Montréal, Éditions XYZ, 2021, 254 pages) par Jacinthe Dostie.

Écrit dans un langage poétique et onirique, ce roman nous mène à la rencontre de Monica, une jeune autochtone de Pessamit qui erre dans Montréal, sans direction et sans lien, étudiant mollement en histoire de l’art à l’université. Jusqu’au jour où elle fait connaissance avec Katherine, une Anishinaabe de Kitigan Zibi près de Maniwaki. Rapidement, cette amie vive, enjouée, surtout plus impliquée et ancrée à ses origines, lui permet de reprendre goût au sourire, au bien-être du rire salvateur et libérateur.

Avec elle, Monica entame une quête qui la mènera vers les autres d’abord : des autochtones d’ici et d’ailleurs. Avec ces amitiés et ces liens, elle se connecte aux rêves, aux expériences spirituelles, au savoir et au respect marquant la relation entre les communautés québécoises et canadiennes, mais également des trois Amériques. Si les voyages lui permettent de s’ouvrir, ils pointent cependant vers une destination : son village, sa famille.

Son histoire familiale contient la marque des pensionnats autochtones. Sans avoir vécu directement la tragédie, elle la ressent. Elle en porte une cicatrice douloureuse. Depuis trois générations, la peur, la violence et la tristesse jouent les pantomimes de leur destinée. Avec Katherine, Monica trouve une force : celle d’emprunter un chemin douloureux, mais nécessaire, un retour vers sa communauté.

Monica sent en son for intérieur qu’elle doit aller vers la rencontre d’un cri.

Intense chemin de guérison rassemblant notamment les thèmes de la filiation, de la sororité, de la tradition, de la spiritualité et du territoire, ce premier roman de la poète Natasha Kanapé Fontaine est un merveilleux cri d’espoir et de réconciliation. En espérant que tous les lecteurs puissent faire silence un temps pour l’entendre et l’accueillir.

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