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Nos sœurs autochtones

Nous reproduisons ici le texte que Lucie Martineau, directrice de Mission chez nous, a fait publier dans les éditions hebdomadaire (8 mars) et mensuelle (mars 2020) du Prions en Église à l’occasion de la Journée internationale des Femmes, le 8 mars.

Dimanche, 8 mars, Journée internationale des Femmes. Quel sens a cette journée pour les femmes autochtones, si elle en a un?

En juin 2019, la Commission nationale d’enquête sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées a publié son rapport. Posez la question au hasard, plusieurs vous diront qu’ils en ont retenu un mot: GÉNOCIDE. Un mot lourd de sens, accusateur, difficile à assumer.

Génocide. J’ai bien entendu les témoignages troublants de femmes brisées par des événements inacceptables, criminels. J’ai été émue. Mais ai-je réalisé l’ampleur de leur douleur? Ai-je bien mesuré les défis de la rencontre entre leurs coutumes et nos modèles sociaux? Ai-je saisi leur mal de vivre? Ai-je compris la détresse des familles? Ai-je voulu me cacher l’abondance d’histoires malheureuses?

Au cours des derniers mois, j’ai écouté plusieurs entrevues de femmes autochtones, leaders de leur communauté, auteures, artistes, intervenantes. Des femmes qui ignorent les futilités, qui témoignent franchement. Mais ai-je bien saisi la subtilité de leurs propos? Comme la plupart des gens de mon âge, j’ai reçu une éducation qui ne m’a pas véritablement permis de connaître les peuples autochtones. Leur histoire, leur diversité, leurs aspirations nous échappaient complètement. Même maintenant, malgré tous mes efforts pour comprendre et apprendre, mes petites tentatives de tendre la main, je ne suis pas certaine de faire ce qu’il faut. Comment créer des liens sans s’imposer?

Les femmes autochtones sont mes sœurs. Le 8 mars, c’est à elles que je penserai.

Lucie Martineau

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