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Patience sacrée

Image en bandeau : Rameaux de cèdre | Photo : Reegan Soosai

Lors du dernier « dimanche du cèdre », c’est-à-dire en ce dimanche des Rameaux 2023, le père Reegan Soosaï, c.m.f., a prononcé, dans les communautés de Timiskaming First Nation et de Long Point First Nation, une homélie inspirée par ce que représente cet arbre. Il y formule un souhait de santé et de guérison en s’inspirant de cette plante médicinale traditionnelle symbole de vie. Texte intégral de l’homélie.

Chers frères et sœurs,

Nous célébrons aujourd’hui le dimanche des Rameaux et, pour nous, c’est le dimanche du cèdre. Le cèdre représente la santé et la guérison, et c’est une plante médicinale très utilisée dans nos cérémonies de guérison et nos cérémonies traditionnelles.

Un rameau de cèdre | Photo : Reegan Soosai

Jésus est comme ce cèdre. Il guérit nos blessures intérieures grâce à son amour patient et sacrificiel et à sa miséricorde. Les cèdres sont appelés en latin Arbor Vitae, ce qui signifie « arbre de vie ». Jésus est notre arbre de vie. On trouve ces arbres de la Méditerranée à l’Himalaya. Les peuples autochtones de la Côte ouest utilisaient le cèdre pour fabriquer des totems, des canoés et des huttes. On pense que le thé préparé à partir des feuilles et de l’écorce du cèdre blanc de l’Est était le remède contre le scorbut qui a ravagé l’équipage de Jacques Cartier au cours de l’hiver 1535-36. Le bois est doux, léger, aromatique et résistant à la pourriture.

Saint Paul affirme que nous devons être le parfum du Christ dans le monde. Comment être l’odeur du Christ? Par nos actes d’amour et de patience. Aujourd’hui, je voudrais surtout insister sur la vertu de la patience sacrée que Jésus a manifestée lors de son entrée triomphale à Jérusalem, de sa marche devant les différentes autorités, y compris devant le gouverneur de l’époque, Pilate, de ses moments de souffrance et de sa mort sur la croix pour notre bien, pour notre salut et notre libération.

Des membres de la communauté chrétienne de Long Point First Nation | Photo : Reegan Soosai

La patience sacrée est une vertu et un fruit de l’Esprit saint. Où Jésus aurait-il développé cette vertu? Il l’a apprise de ses parents, Joseph et Marie, qui ont accepté la volonté de Dieu et ont attendu patiemment d’accomplir le plan de Dieu. La patience de Jésus n’était pas passive, elle était plutôt très active et invitait à l’engagement. C’est pourquoi, partout et en tout lieu, il cherchait à faire la volonté de Dieu. Il disait à ses disciples : « Ma nourriture est de faire la volonté de mon Père. » Il était très patient avec les pauvres et les nécessiteux. Même lorsqu’il n’était pas sûr de ce que Dieu attendait vraiment de lui, il priait et attendait patiemment. La patience, c’est laisser tomber son agenda pour accomplir celui de Dieu. La patience consiste à s’honorer soi-même, à honorer les autres et à honorer Dieu en étant présent à soi-même, aux autres et à Dieu sans critiquer ni juger, ni analyser, ni interpréter.

La vertu de la patience sacrée nous aide à nous enraciner en Dieu par la foi et à collaborer avec lui afin que ses plans s’accomplissent pour le bien de tous et toutes en nous et par nous. La patience sacrée apporte la clarté, une nouvelle espérance et une nouvelle vie. La patience nous invite à placer Dieu au centre de notre vie et à lui demander comment je peux t’aider à porter ton salut et ton message d’amour.

Des membres de la communauté chrétienne de Temiskaming First Nation | Photo : Reegan Soosai

L’arbre bambou nous donne une autre bonne leçon de patience. On dit que, les quatre premières années, il ne grandit pas beaucoup, mais la cinquième, sa croissance est soudain très rapide et énorme, au point qu’il devient plus grand que n’importe quel autre arbre de la forêt. Pourquoi? Parce que les quatre premières années, l’arbre effectue le travail de base, c’est-à-dire qu’il s’enracine. C’est pourquoi, lorsqu’il y a une forte tempête et du vent, normalement il ne tombe pas, mais il danse avec le vent. Ainsi, lorsque nous faisons preuve d’une patience sacrée, nous sommes capables de danser avec les difficultés de notre vie parce que nous sommes enracinés dans l’amour du Christ. Nous pourrons alors dire, comme saint Paul, que « je peux tout par le Christ qui me fortifie ».

Dans la lecture de l’évangile d’aujourd’hui, nous voyons tant de gens parler, interroger Jésus, donner leur avis, prononcer des verdicts, et même s’enfuir loin de lui. Une chose est commune à tous ces gens : ils n’ont pas eu de patience. Sanhédrin, grands prêtres, disciples, Judas Iscariote, Pilate ou d’autres disciples. Il se peut que nous ayons réagi comme eux dans notre vie, mais nous sommes invités à regarder Jésus de Nazareth et à l’imiter pour pratiquer la patience sacrée pour la gloire de Dieu.

Alors, chers frères et sœurs, vivons ces Jours saints en réfléchissant à l’acte salvateur de Jésus et en demandant au Seigneur de l’aimer davantage et d’approfondir notre foi en lui.

Amen.

 

1 Commentaire

  • Irène Brouillette
    Publié 27 avril 2023 à 11 h 55 min

    Excellente homélie. Rien n’est impossible à Dieu. Je peux tout par le Christ me fortifie. J’ai besoin d’être membre de son corps pour avancer avec confiance au milieu de l’humanité dans toute sa diversité.

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