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Terry Fox est Métis

Image en bandeau : Statue de Terry Fox au Beacon Hill Park1 à Victoria, Colombie Britannique | Photo : Pascal Huot

Symbole de courage, de détermination et d’union pour la nation canadienne2, l’histoire de Terry Fox est bien connue. Mais qui pouvait soupçonner que le coureur de fond humanitaire était d’origine métisse?

L’athlète3, né Terrance Stanley Fox, voit le jour le 28 juillet 1958 à Winnipeg, au Manitoba, et il décède le 28 juin 1981 à New Westminster, en Colombie-Britannique, à l’âge de 22 ans4. Sa renommée provient en grande partie de son implication militante pour la recherche contre le cancer. Avec son « Marathon de l’espoir5 », il entreprend en 1980 un périple transcanadien avec une jambe artificielle6 pour recueillir des fonds. L’événement est commémoré annuellement avec la Journée Terry Fox (Terry Fox Run).

Des origines métisses

Statue de Terry Fox au Beacon Hill Park à Victoria, Colombie-Britannique | Photo : Pascal Huot
Statue de Terry Fox au Beacon Hill Park à Victoria, Colombie-Britannique | Photo : Pascal Huot

Fils de Rolland et Betty (née Wark) Fox, Terry a deux frères et une sœur, soit Fred, l’aîné, ainsi que Darrell et Judith, les cadets. Pour trouver son ascendance autochtone, il faut suivre sa lignée maternelle. Leur mère Betty est la fille de John Wark et de Marian Gladue, qui est Métisse. Comme bon nombre de familles à l’époque, les origines métisses sont cachées7, voire reniées pour diverses raisons, notamment pour éviter la discrimination et le mépris. Précisons que Terry Fox ne s’est jamais publiquement identifié comme autochtone, et pour cause! Ce n’est qu’à la mort de Marian Gladue, en 2001, que la famille découvre cet héritage généalogique8. « Depuis, plusieurs membres de la famille affichent fièrement leurs origines, notamment Darrell, le frère de Terry9. » Les Gladues étaient, selon la famille, des chasseurs de bisons et des commerçants de fourrures. Des membres de leur famille ont également servi dans le gouvernement provisoire de Louis Riel10. La Nation des Métis de la Colombie-Britannique (Métis Nation British Columbia, MNBC) a confirmé leur statut.

Depuis, les origines métisses de Terry Fox sont mises de l’avant par des prises de parole publiques et des entrevues avec son frère Darrell11 ainsi que par des plaques commémoratives12, des t-shirts13 et des honneurs14. Le 27 septembre 2014, la MNBC lui décerne, à titre posthume, l’Ordre de la ceinture fléchée « en reconnaissance de sa contribution et du sacrifice qu’il a fait pour notre nation, et du don de soi dont il a fait preuve au nom de la bonté humaine15 ». Il est également possible, par l’entremise de la Terry Fox Foundation, de se procurer une écharpe en édition commémorative limitée. Créée par la Nation métisse de la Colombie-Britannique en association avec la famille Fox, l’écharpe « représente un aspect intégral et hautement symbolique de l’histoire et de l’identité métisse. Cette écharpe spéciale célèbre l’héritage maternel de Terry et tisse ensemble le rouge et le bleu, deux couleurs préférées de Terry16 ». L’entreprise métisse verse les profits des ventes de ces écharpes à la Fondation Terry Fox pour la recherche contre le cancer.

Pour aller plus loin

  • Leslie Scrivener, Terry Fox, Saint-Lambert, Les Éditions Héritages, 1981.

  • Joanna Seraphim, « La reformulation culturelle et identitaire des Métis de Colombie-Britannique », Recherches amérindiennes au Québec, vol. 39, no 1-2, 2009, p. 71-83.

  • Maxine Trottier, Le courage de Terry Fox, Markham, Les Éditions Scholastic, 2005.

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